Les Sorcières

 

 

Les femmes ont toujours été plus facilement assimilées à la sorcellerie que les hommes.

« Nature les a fait sorcières »

C’est le génie propre à la femme et son tempérament.

Elle naît Fée. Par le retour  régulier de l’exaltation, elle est Sibylle (prophétesse). Par l’amour, elle est Magicienne. Par sa finesse, sa malice (souvent fantasque et bienfaisante), elle est Sorcière et fait le sort, du moins endort, trompe les maux.  

   

C.G. Jung considère que les sorcières sont une projection de l'anima masculine, c'est-à-dire de l'aspect féminin primitif qui subsiste dans l'inconscient de l'homme: les sorcières matérialisent cette ombre haineuse, dont elles ne peuvent guère se délivrer, et se revêtent en même temps d'une redoutable puissance .

 

Pour les femmes, la sorcière est la version femelle du bouc émissaire, sur lequel elles transfèrent les éléments obscurs de leurs pulsions . Mais cette projection est en réalité une participation secrète de la nature imaginaire des sorcières. Tant que ces forces sombres de l'inconscient ne sont pas assumées dans la clarté de la connaissance, des sentiments et de l'action, la sorcière continue de vivre en nous. Fruit des refoulements, elle incarne les désirs, les craintes et les autres tendances de notre psyché qui sont incompatibles avec notre moi, soit parce qu'ils sont trop infantiles, soit pour toute autre raison (ibid, 18). Jung a observé que l'anima est souvent personnifiée par une sorcière ou une prêtresse, car les femmes ont plus de liens avec les forces obscures et les esprits. La sorcière est l'antithèse de l'image idéalisée de la femme.  

 

Dans un autre sens, la sorcière a été considérée comme une dégradation voulue, sous t'influence de la prédication chrétienne, des prêtresses, des sibylles, des magiciennes druidiques. Elles furent déguisées de façon hideuse et diabolique, à l'encontre des initiées antiques qui reliaient le Visible et l'Invisible, l'humain et le divin; mais l'inconscient suscita la fée dont la sorcière, servante du diable, n'apparut plus que comme une caricature.

 

Sorcière, fée, magicienne, créatures de l'inconscient, sont filles d'une longue histoire, enregistrée dans la psyché, et des transferts personnels d'une évolution entravée, que les légendes ont hypostasiées, habillées et animées en personnages hostiles.  

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