Femme Romaine
CONDITIONS DE LA FEMME A ROME
Aspects juridiques
Le
mari peut répudier son épouse -notamment pour stérilité, tentative
d'avortement, falsification des clés- à condition de restituer la dot à la
famille de celle-ci. Les femmes n'acquièrent le droit au divorce qu'au début
de l'empire.
Vie quotidienne
La
"matrona"(mère de famille) doit se comporter en épouse soumise,
rester à la maison pour filer et tisser la laine, activité qui symbolise les
devoirs mais aussi la dignité de sa fonction. Elle est en effet entourée
d'honneur, en tant que gardienne du foyer, et dotée d'un certain pouvoir à
l'intérieur de la maison : |
-
sur les servantes qu'elle dirige (le trousseau de clés qu'elle détient est
l'emblème de son pouvoir)
-
sur les jeunes enfants qu'elle a la charge d'éduquer et qui conservent pour
elle un immense respect.
Au
premier siècle après J.C., Juvénal, comme sans doute beaucoup de ses
contemporains, voit avec inquiétude les femmes envahir des terrains jusque là
réservés aux hommes : la littérature, les sports et même les sports de
combat. Elles participent, surtout dans les milieux riches, au relâchement général
des mœurs : rivalisent parfois de vulgarité avec les hommes dans les banquets,
multiplient adultères et divorces.
Formes juridiques
A
l'origine, seuls les patriciens ont le droit de se marier légalement. Les plébéiens
ne l'obtiennent qu'en 450 avant J.C., les étrangers et les esclaves en seront
toujours privés. Les mariages les plus anciens étaient des mariages "cum
manu": ils faisaient passer la jeune épousée de l'autorité "manus")
du père à celle du mari.
Il
y avait trois formes possibles de mariage :
-
la « confarreatio » : cérémonie la plus ancienne, à caractère
religieux et qui rendait le mariage indissoluble. Après la prise des auspices,
les deux nouveaux époux offraient à Jupiter un gâteau de froment qu'ils se
partageaient ensuite devant l'autel domestique. A la fin de la République ce
mariage n'est plus en usage que dans les familles de prêtres.
-
La « coemptio » consistait en un achat symbolique de la jeune fille
par le fiancé. Le père accomplissait l'acte rituel de « vente » en
prononçant la formule consacrée : "Quirites, par l'airain (pièce de
monnaie) et la balance, je transfère la propriété".
-
Le mariage « per usum » qui légitime une cohabitation d'une année
Mais
à la fin de la République, ces formes
de mariages ont pratiquement disparu. Une nouvelle forme de mariage apparait
("nuptiae", de "nubere" mettre le voile d'où épouser),
fondée sur le consentement mutuel.
Les cérémonies
Elles
sont à peu prés semblables dans les diverses formes de mariages.
Cérémonie
préalable : les fiançailles . A l'époque impériale, elles consistent en un
engagement réciproque des fiancés devant témoins. Le fiancé passe un anneau
à l'annulaire gauche de la jeune fille et lui offre des cadeaux : souvenir
probable des arrhes qui scellaient le contrat des fiançailles à l'époque de
la coemptio.
La
veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche, tissée de façon
traditionnelle et coiffe ses cheveux en six tresses ramenées autour de la tête
à la manière des vestales. Le matin du mariage, elle s'entoure d'un manteau
couleur safran, chausse des sandales de la même teinte, et se couvre la tête
d'un voile orangé flamboyant sur lequel est posée une couronne de fleurs. Au
domicile des parents de la mariée, on fait un sacrifice sur l'autel domestique
et l'on consulte les auspices. Puis une matrone n'ayant été mariée qu'une
seule fois, joint, devant dix témoins, les mains droites des nouveaux époux en
signe d'engagement mutuel à vivre ensemble.
A
l'apparition de l'étoile Vesper, un simulacre d'enlèvement de la mariée met
fin au festin de noces. Un cortège, précédé de porte-torches et de joueurs
de flûte accompagne la mariée jusqu'au domicile de l'époux. Les amis des deux
nouveaux époux chantent alternativement un chant d'hyménée interrompu par des
exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises qui fusent de toutes
parts. On lance des noix aux enfants. Deux amies de la mariée portent le fuseau
et la quenouille : symboles de ses vertus domestiques. Accueillie par son époux
qui lui demande son nom, elle répond par la formule rituelle: "Ubi tu
Gaius, ego Gaia" (Où tu seras Gaius, je serai Gaia). Elle orne les
montants de la porte avant d'entrer puis les amis du marié la soulèvent pour
lui faire franchir le seuil (souvenir de l'enlèvement des Sabines et souci d'éviter
un mauvais présage) Son époux lui présente l'eau et le feu, symboles de la
vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison. Elle offre
à son tour trois pièces de monnaie, l'une à son époux, l'autre au dieu Lare,
la troisième au dieu du carrefour le plus proche.