Femme Romaine

 

CONDITIONS DE LA FEMME A ROME

Aspects juridiques

La femme, considérée comme mineure, reste toute sa vie soumise à une tutelle masculine. Dans les temps les plus anciens, le mariage "cum manu" la fait passer de l'autorité paternelle à l'autorité maritale. Il s'agit toujours de l'autorité absolue du chef de famille qui a droit de vie et de mort sur tous ceux qui habitent sous son toit. Il peut punir de mort son épouse pour adultère ou simple goût de la boisson.

 Le mari peut répudier son épouse -notamment pour stérilité, tentative d'avortement, falsification des clés- à condition de restituer la dot à la famille de celle-ci. Les femmes n'acquièrent le droit au divorce qu'au début de l'empire.

 

Vie quotidienne

La "matrona"(mère de famille) doit se comporter en épouse soumise, rester à la maison pour filer et tisser la laine, activité qui symbolise les devoirs mais aussi la dignité de sa fonction. Elle est en effet entourée d'honneur, en tant que gardienne du foyer, et dotée d'un certain pouvoir à l'intérieur de la maison :

- sur les servantes qu'elle dirige (le trousseau de clés qu'elle détient est l'emblème de son pouvoir)

- sur les jeunes enfants qu'elle a la charge d'éduquer et qui conservent pour elle un immense respect.

Au deuxième siècle avant J.C., elles manifestent dans la rue pour réclamer l'abrogation d'une loi d'austérité qui limitait leurs dépenses de toilette. Admises dans les banquets, plus instruites et cultivées qu'autrefois, elles participent de plus en plus à la vie mondaine, culturelle et politique de leur temps, même si elles n'ont pas le droit de vote ni celui de participer aux assemblées.

Au premier siècle après J.C., Juvénal, comme sans doute beaucoup de ses contemporains, voit avec inquiétude les femmes envahir des terrains jusque là réservés aux hommes : la littérature, les sports et même les sports de combat. Elles participent, surtout dans les milieux riches, au relâchement général des mœurs : rivalisent parfois de vulgarité avec les hommes dans les banquets, multiplient adultères et divorces.

   

LE MARIAGE A ROME

L'âge légal est de douze ans pour les filles, quatorze ans pour les garçons. Mais ceux-ci se marient en général vers la trentaine. A l'époque républicaine, on ne se marie pas par amour mais pour avoir des enfants et accomplir ainsi un devoir religieux (continuation du culte des ancêtres) et civique. Les Romains de cette époque condamnent toute manifestation publique de tendresse entre époux. 

Formes juridiques

A l'origine, seuls les patriciens ont le droit de se marier légalement. Les plébéiens ne l'obtiennent qu'en 450 avant J.C., les étrangers et les esclaves en seront toujours privés. Les mariages les plus anciens étaient des mariages "cum manu": ils faisaient passer la jeune épousée de l'autorité "manus") du père à celle du mari.

Il y avait trois formes possibles de mariage :

- la « confarreatio » : cérémonie la plus ancienne, à caractère religieux et qui rendait le mariage indissoluble. Après la prise des auspices, les deux nouveaux époux offraient à Jupiter un gâteau de froment qu'ils se partageaient ensuite devant l'autel domestique. A la fin de la République ce mariage n'est plus en usage que dans les familles de prêtres.

- La « coemptio » consistait en un achat symbolique de la jeune fille par le fiancé. Le père accomplissait l'acte rituel de « vente » en prononçant la formule consacrée : "Quirites, par l'airain (pièce de monnaie) et la balance, je transfère la propriété".

- Le mariage « per usum » qui légitime une cohabitation d'une année

 

Mais à la fin de la République, ces  formes de mariages ont pratiquement disparu. Une nouvelle forme de mariage apparait ("nuptiae", de "nubere" mettre le voile d'où épouser), fondée sur le consentement mutuel.

 

Les cérémonies

Elles sont à peu prés semblables dans les diverses formes de mariages.

Cérémonie préalable : les fiançailles . A l'époque impériale, elles consistent en un engagement réciproque des fiancés devant témoins. Le fiancé passe un anneau à l'annulaire gauche de la jeune fille et lui offre des cadeaux : souvenir probable des arrhes qui scellaient le contrat des fiançailles à l'époque de la coemptio.

La veille du mariage, la fiancée revêt une tunique blanche, tissée de façon traditionnelle et coiffe ses cheveux en six tresses ramenées autour de la tête à la manière des vestales. Le matin du mariage, elle s'entoure d'un manteau couleur safran, chausse des sandales de la même teinte, et se couvre la tête d'un voile orangé flamboyant sur lequel est posée une couronne de fleurs. Au domicile des parents de la mariée, on fait un sacrifice sur l'autel domestique et l'on consulte les auspices. Puis une matrone n'ayant été mariée qu'une seule fois, joint, devant dix témoins, les mains droites des nouveaux époux en signe d'engagement mutuel à vivre ensemble.

A l'apparition de l'étoile Vesper, un simulacre d'enlèvement de la mariée met fin au festin de noces. Un cortège, précédé de porte-torches et de joueurs de flûte accompagne la mariée jusqu'au domicile de l'époux. Les amis des deux nouveaux époux chantent alternativement un chant d'hyménée interrompu par des exclamations rituelles et des plaisanteries grivoises qui fusent de toutes parts. On lance des noix aux enfants. Deux amies de la mariée portent le fuseau et la quenouille : symboles de ses vertus domestiques. Accueillie par son époux qui lui demande son nom, elle répond par la formule rituelle: "Ubi tu Gaius, ego Gaia" (Où tu seras Gaius, je serai Gaia). Elle orne les montants de la porte avant d'entrer puis les amis du marié la soulèvent pour lui faire franchir le seuil (souvenir de l'enlèvement des Sabines et souci d'éviter un mauvais présage) Son époux lui présente l'eau et le feu, symboles de la vie commune et du culte familial, ainsi que les clés de la maison. Elle offre à son tour trois pièces de monnaie, l'une à son époux, l'autre au dieu Lare, la troisième au dieu du carrefour le plus proche.

 

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