la Pin-up

 

 

Les GI’s punaisaient (en anglais “To pin-up”) les dessins ou photos de leurs starlettes au mur de leurs casernes. Une traduction littérale de “Pin-Up” en français serait donc : “Punaise enfoncée”.


Pin-Up donc, continuerons-nous de les appeler, ces créatures de rêves qui permettaient aux soldats d’échapper par instants à leur triste condition.
Les aviateurs aussi les adoptèrent. Leurs formes pulpeuses et généreuses ornaient les carlingues des avions de combat et les flancs rebondis des bombardiers. Les jeunes pilotes leur trouvaient des vertus porte bonheur. Ils baptisaient souvent leur avion du petit nom de la starlette qui y figurait.

Définition Encyclopædia Universalis

PIN-UP GIRL

Terme d'origine américaine (fille qu'on épingle, dont on fixe la photographie au mur).
Le phénomène de la pin-up girl s'est répandu aux États-Unis depuis les années quarante et a rapidement gagné le monde entier.

Les photographies de pin-up obéissent à des règles précises, au point qu'on peut dire que l'individualité de chaque photo est produite par la variation et la combinaison de trois éléments rhétoriques : le corps, le costume et la posture.
La pin-up est un corps, sa photo représente et érotise le corps féminin tel qu'il est codifié par le cinéma, la publicité et l'ensemble des mass media. Il s'agit donc d'un pur corps-signe, où s'expriment les canons formés par la mode.

L'histoire de la pin-up suit celle du fétichisme de la femme-objet : ainsi, les pin-up des années 1940-1950 ont les jambes particulièrement longues et la fin des années soixante a vu disparaître les seins généreux au profit des poitrines plates.

 Le costume a un triple rôle : d'abord de souligner l'obéissance de la pin-up aux canons du corps (ainsi, tel short "met en valeur" les jambes longues) ; ensuite par son rôle de cache, de l'érotiser, de la rendre sexy (par exemple l'échancrure d'un corsage, la résille d'un bas) ; enfin, de la spécialiser, c'est-à-dire de renvoyer à des lieux communs de la fiction (les genres cinématographiques, le music-hall, la plage, etc.) qui ancrent le personnage dans une série de scénarios possibles ou, au contraire, si l'habit est donné comme cache de convention (maillot de bain, par exemple), de l'extraire de tout contexte pour la présenter comme pur corps visible. 

Ces dernières années ont d'ailleurs vu une généralisation de la pin-up nue (celles, en particulier, des revues "masculines"), mais où les accessoires et les décors, très souvent absents auparavant, prennent en charge à leur tour ces fonctions du costume.

 

La posture accuse les formes du corps pour accentuer ses proportions (par exemple : le pied tendu dans la ligne de la jambe) et simuler une disponibilité érotique (le buste penché en avant pour faire baller les seins, les reins creusés pour offrir le podex). 

En outre, l'expression du visage représente, généralement par un sourire gentil, voire complaisant, le caractère non problématique de ce système d'érotisation. Ce que le visage de la pin-up nous dit, c'est avant tout qu'elle est une jeune fille simple, jamais une vamp, et que son existence est uniquement d'ordre photographique : l'expression confirme l'image comme seule mise en scène d'un corps et d'une posture.

C'est pourquoi la pin-up est anonyme, son identité est indifférente, même si sa photo est accompagnée d'un commentaire : le nom de la starlette inscrit au bas de l'image, la description annexe de la vie quotidienne de la playmate of the month ont pour rôle d'"humaniser" ces représentations en fait très culturelles de la pratique érotique, puisque celle-ci n'y est donnée qu'à titre virtuel, et dans l'ordre de la figuration plastique.

 Si l'on parle plus habituellement et plus volontiers de la pin-up, il semble que l'on puisse aujourd'hui, et de plus en plus étendre l'appellation au personnage masculin.


Des "Pin-up" de Gil Elvgren

 

  )

 

 

Des "Pin-up" diverses + toon

 

 

 

Une Pin-up célèbre : Norma Jean Baker (Marilyn Monroe)

 

Retour au Sommaire Fémina