Femme Orientale
Le Harem
Le mot harem est dérivé de l'arabe "haram"
et qui signifie
"qui est interdit"
La partie de la demeure réservée aux femmes est le haremlik
(le sélamlik étant la partie des hommes). Le mot harem désignerait
plus justement les occupantes du haremlik.
Le harem, au sens le plus généralement compris est une collection
d'épouses et de concubines, qui est l'apanage des hommes suffisamment riches
pour subvenir aux besoins et au train de vie de plusieurs femmes.
Comme les harems étaient précisément des lieux interdits aux hommes, à fortiori étrangers et donc infidèles, les artistes pouvaient donner libre cours à leur imagination. Leur imagination penchait souvent du côté de l'érotisme, de la volupté et des plaisirs. Car l'image que se plaisaient à donner les artistes du harem est celle d´un lieu luxueux où des femmes dénudées entourent leur maître et veillant à son plaisir ou encore ces mêmes femmes attendant le maître, se distrayant ou se préparant. Les récits de femmes occidentales invitées dans un harem ou les intérieurs juifs, non soumis à l'interdit, fournissaient une alternative pour approcher la réalité de ces lieux mystérieux. |
C.B Klunzinger remarquait en 1878 à propos des femmes égyptiennes
que, «contrairement à ce que les habituelles descriptions de la vie de
harem nous portent à croire, elles ne passent pas leur vie allongées sur
un divan moelleux, parées d'or et de pierres précieuses, fumant et
appuyant sur des coussins qui s'affaissent ces bras rendus si potelés par
l'indolence, tandis que des eunuques et des esclaves se tiennent devant
elles, épiant le moindre signe et impatients de leur épargner le moindre
mouvement.» Dans beaucoup d’œuvres orientalistes, les femmes se prélassent sur des coussins, passant leur temps seules à paresser, ou à papoter avec des compagnes, rêvasser. Le plus souvent, les harems étaient dépeints comme gais et frivoles, occupés à mille distractions. |
Luttes pour le pouvoir
Si l'attente du bon vouloir du seigneur faisait partie de la vie d'épouse
ou de concubine dans les grands harems, la vie pouvait y être moins
frivole que ne le laissait croire les artistes. Le pouvoir occulte des
favorites étant immense, il fallait obtenir puis conserver les faveurs du
sultan et donc accepter le jeu des intrigues et manœuvres. Les luttes
d'influence pouvaient finir tragiquement… |
Les activités
Dans la routine du palais et la frustration amoureuse, il fallait
trouver de quoi supporter la vie dans une cage dorée.
Alors tout était prétexte
à distraction, à l'élaboration de cérémoniels compliqués ; collations, café,
douceurs (pâtisseries, sorbets) et autres distractions.
Elles avaient aussi le
loisir d’acheter de beaux objets, des propriétés, car les Ottomanes avaient
droit de posséder des biens et des fortunes personnelles. Mais le mal vivre
poussait aussi à
la consommation de drogues, opium
notamment, qui procurait également
de quoi adoucir la réalité et un sentiment d'évasion.
Les femmes d'Orient ont deux grands moyens d'échapper à la
solitude des harems, c'est le cimetière, où elles ont toujours quelque
être chéri à pleurer, et le bain public, où la coutume oblige leurs
maris de les laisser aller une fois par semaine au moins.
|
Les servantes recluses pouvaient se libérer du service après neuf
ans et faire de bons mariages, grâce à la "dot", large récompense
de leurs services.