Les Démones

Dans la pensée grecque, les démons sont des êtres divins ou semblables aux dieux par un certain pouvoir. Le démon de quelqu'un a été aussi identifié à la volonté divine et, en conséquence, au destin de l'homme. Puis, le mot vint à désigner les dieux inférieurs et enfin des esprits mauvais.

Suivant une autre ligne d'interprétation, les démons étaient les âmes des défunts, génies tutélaires ou redoutables, intermédiaires entre les dieux immortels et les hommes vivants, mais mortels. Un génie était attaché à chaque homme et jouait le rôle de conseiller secret, agissant par intuitions soudaines plus que par raisonnements. C'était comme son Inspiration Intérieure.

Pour beaucoup de populations primitives, à la différence du démon intérieur qui est comme le symbole d'un lien particulier de l'homme avec une conscience supérieure, jouant parfois le rôle d'un ange gardien, les démons sont des êtres distincts et innombrables, tourbillonnant partout pour le meilleur et pour le pire.

Les créatures féminines vampiriques

LAMIES : Lamia était une femme qui fut aimée de Zeus et dont la jalouse Héra tua tous les enfants. Jalouse des femmes avec enfants, Lamia enlevait ces derniers pour les dévorer. Les lamies devinrent ensuite des démons féminins qui recherchaient les jeunes gens pour leur sucer le sang.

EMPUSES : filles d’Hécate et les membres de son cortège. Hécate était une déesse qui revêtait trois formes différentes, chacune d’elle possédant un caractère ténébreux. Son cortège se déployait sous forme de spectres aux visages illuminés, se transformant en belles jeunes filles qui séduisaient les voyageurs pour sucer leur sang et dévorer leur chair.

STRYGES : plus particulièrement liées aux vampires dans la mesure où elles en deviendront un synonyme. La stryge en référence à son cri perçant est un oiseau de nuit associé aux cimetières et aux dévoreurs de cadavres. Le terme est aussi une insulte et une superstition qui désigne une sorcière volant dans les ténèbres qui étouffe les enfants ou bien, selon Pline, les empoisonne de son lait.

En dehors des mythologies grecques et romaines on trouve des protovampires aux Indes, en Egypte ou encore en Mésopotamie : ce sont les vetàlas, les goules et les succubes.

VETALAS : génies de la religion védique dont on peut trouver les traces entre 1800 et 800 avant notre ère. Ils escortent le dieu destructeur Siva et on les trouve la nuit, dans les lieux de crémation, animant les cadavres et les dévorant de l’intérieur.

GOULES : créatures féminines de l’ancienne religion égyptienne qui dévorent elles aussi les cadavres dans les cimetières.

SUCCUBE : démone (ange déchu par la luxure) qui séduit les homme et abuse d’eux pendant leur sommeil. Elle leur vole leur semence. Le pendant mâle est l'incube. Ces démons se retrouvent dans les écrits de Saint Augustin qui en fait des tentateurs d’ascendance diabolique.

Les enfants nés de ces unions, qualifiés de monstres infernaux, étaient censés être maigres, hurler dès qu’on les touchait et rire si un malheur survenait. Etaient considérés comme enfants d’incubes Caïn, l’Antéchrist, Platon, Alexandre le Grand, Rémus et Romulus, Merlin l’Enchanteur, la fée Mélusine, Luther et les Huns.

Les principales caractéristiques de ces entités se retrouvent dans celles du mythe du vampire :

- Tout d’abord le caractère sanguinaire de ces créatures dévoreuses chair et suceuses de sang ainsi que leur lien avec la nuit, les cadavres et les cimetières semblent contenir les germes de l’esthétique vampirique gothique.

- Le fait que ces créatures soient presque toutes féminines et lubriques préfigure la séduction et l’érotisme qui émaneront du vampire. L’association de la sexualité à la dévoration en font des créatures néfastes et perverses au caractère de femme fatale et de démon tentateur.

- On peut distinguer dans leur origine divine ou du moins leur lien avec une divinité, les prémisses de l’aspect de surhomme du vampire qui se trouvera chez les romantiques.

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