Artémis
Mythologie
Grecque
Sa
naissance
Artémis, déesse grecque de la Lune
et de la chasse, est
la sœur jumelle d'Apollon, fille de Zeus et de Leto.
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Zeus,
avant d'épouser Héra, s'unit à Leto, une Titanide, et donna ainsi
naissance aux deux grands dieux, les archers jumeaux, l'un à l'arc d'or
et l'autre à l'arc d'argent. Héra, jalouse, avait poursuivi
Leto de sa haine et interdit à tous les pays de lui donner asile. De
plus, elle avait décrété que les enfants de Leto ne pourraient naître
dans un lieu où le Soleil brillait. Leto, protégée par Zeus, fut
alors déposée sur une île flottante que le dieu fit recouvrir d'une
vague qui la soustrait au Soleil. C'est ainsi qu'enlacée à un
palmier, arbre à la fois lunaire (il lui faut les pieds dans l'eau) et
solaire (il lui faut la tête au soleil) donna naissance à ses
jumeaux.
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Un peu plus tard, Niobé, fille de Dioné,
déesse primitive qui fut l'amante de Zeus, se vanta de ses six fils et six
filles (version d'Homère) et se moqua de Leto qui n'avait pu donner naissance
qu'à seulement deux enfants. Les deux jumeaux armés de leurs arcs vengèrent
alors l'honneur de leur mère. Ils tuèrent tous les enfants de Niobé en les
transperçant de leurs flèches.
L'on
peut voir dans ce mythe la suprématie des deux jumeaux archers, la Lune et le
Soleil, sur le Zodiaque. En effet, d'après Pline, ils se tiennent chacun à
une extrémité du Grand Arc que trace la Voie Lactée de part en part sur la voûte
céleste, s'étirant entre la constellation du Sagittaire et celle des Gémeaux.
Artémis se tient dans le Sagittaire dont elle est la déesse et Apollon se
tient dans les Gémeaux dont il est la divinité. C'est ainsi que les jumeaux
maintiennent allégoriquement les signes (sidéraux) du zodiaque (les six fils
et les six filles, car les signes du zodiaque sont alternativement masculins et
féminins) en place. Ils sont là, cloués par les flèches des archers divins.
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Comme
Apollon, Artémis est porteuse de lumière. On la nomme à ce titre «Phosphoros». Apollon personnifie le Soleil et la clarté du jour, Artémis éclaire
la nuit et brandit une torche, symbole du luminaire de la nuit.
Elle
est généralement représentée portant sur ses cheveux noirs une couronne, un
carquois sur l'épaule et tenant à la main son arc ainsi qu'une fleur de pavot.
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Déesse
de la chasse et des bêtes sauvages
Artémis
est une des déesses les plus populaires de la Grèce. C'est un guide
ailé qui montre le chemin aux voyageurs et indique aux fondateurs des
cités les emplacements propices. L'arc à la main, suivie des nymphes
des forêts et des eaux, ses compagnes de chasse et de danse, elle
franchit les montagnes et les forêts à une allure vertigineuse. «
Souveraine des bêtes sauvages », on la représente en déesse ailée
tenant à chaque main par le cou ou par une patte de derrière un
animal, soit un lion, soit un oiseau ou un autre animal.
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Elle
est déesse de la chasse car, à l'instar de la Lune dans sa course perpétuelle
à travers les animaux du ciel, elle court, infatigable, à travers les
bois peuplés d'animaux. Elle est alors représentée accompagnée de
chiens, animaux lunaires qui, tout comme les loups, aiment chasser à la
Pleine Lune.
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Déesse
de l'eau et de la végétation
Si
la déesse parcourt les montagnes et les forêts, elle se tient dans
tous les lieux où l'eau est favorable à la végétation. Déesse de
l'humidité féconde, on la vénère près de l'eau morte ou courante.
C'est pourquoi les statues d'Artémis étaient plongées annuellement
dans les eaux de la mer, d'un fleuve ou d'un lac. Ce bain rituel était
censé leur rendre leur force magique qui s'était épuisée tout au
long de l'année.
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Déesse
de l'agriculture
On
la trouve représentée sur certaines monnaies avec pour attribut un soc de
charrue. Nous retrouvons là le symbole du soc versoir utilisé dans les fêtes
organisées en faveur du dieu sumérien. Le prix qu'on décerne au cours de ses
jeux est parfois une faucille (le croissant lunaire) et les moissonneurs
voient en elle une protectrice.
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La
statue d'Artémis à Ephèse
C'est
donc dans ce temple que se trouvait la célèbre statue de la déesse
noire, couronnée d'une tour comme Cybèle, la grande déesse mère de
Phrygie. Son corps est vêtu d'une robe faite d'un tissu léger et
blousant et recouverte ensuite d'une tunique étroite formant comme une
sorte de gaine d'où sortent des rangées de mamelles ou, selon d'autres
interprètes, des testicules de taureau.
Au-dessus
de ces « mamelles », un grand pectoral en forme de croissant, fait
d'un assemblage de glands et surmonté de quatre personnages féminins
tenant des faucilles et des épis, recouvre la moitié supérieure de sa
poitrine.
Quant
au visage de la « déesse », il est, lui aussi, extrêmement ambigu,
pouvant être aussi bien celui d'un jeune eunuque aux cheveux bouclés
et à la pomme d'Adam légèrement saillante qu'une femme légèrement
virilisée.
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D'un
côté, sa fonction de donneuse de vie et de fécondité indiquée par
les animaux rangés sur ses vêtements (lions, bœufs, biches, abeilles) ainsi
que par les glands, les épis, les fleurs, les mamelles et les testicules. De
l'autre, sa fonction castratrice et donneuse de mort avec les mamelles et
les testicules sacrifiés qui, recouvrant son tronc, font penser à l'hommage
rendu par les prêtres et les prêtresses.
L'ambiguïté
sexuelle de la déesse ne l'empêchait pas de présider à un collège de
prostituées sacrées, les hiérodules (servantes sacrées) , attachées au
temple d'Éphèse. Ainsi pouvaient cohabiter prostituées sacrées, prêtresses
vierges et prêtres eunuques. L'ensemble présentait de cette façon tous les
aspects du culte du dieu Lune, ce qui n'était pas étonnant car Éphèse se
trouvait au carrefour de diverses civilisations.
Indépendante, Artémis
est vierge
On
a dit que les déesses lunaires, leurs nymphes ou leurs prêtresses étaient
vierges. Mais ce terme fut mal compris: il s'agissait d'abord, pour ces dernières,
de ne pas être soumises à un homme, de ne pas être esclaves d'une passion et
encore moins d'avoir un époux avec qui on serait lié pour la vie. La
caractéristique des déesses lunaires, comme celle de leurs prêtresses, était
l'indépendance, à l'image de la Lune, seul astre de son espèce, se déplaçant
en solitaire dans la nuit étoilée. Il est vrai qu'il y eut de véritables
vierges au sens où nous l'entendons aujourd'hui et qu'il y eut des cas extrêmes
et ambigus, ceux qui faisaient appel à la castration ou à l'ablation d'un
sein, comme on l'a vu en Asie Mineure. |
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