Aphrodite

Mythologie Grecque

Déesse de la plus séduisante beauté dont le culte, d’origine asiatique, est célébré dans de nombreux sanctuaires de la Grèce (Vénus chez les Romains). 

A l’origine, la plus illustre séductrice de l’Antiquité : déesse de la fertilité, de la vie universelle (humaine, végétale et animale) et de l’amour. 

Fille de la semence d’Ouranos (le Ciel) répandue sur la mer (d’où la légende de la naissance d’Aphrodite à partir de l’écume de la mer), Aphrodite symbolise les forces irrépressibles de la fécondité, non pas dans leurs fruits, mais dans le désir passionné qu’elles allument chez les vivants.

Naissance de Vénus par Boticelli

     

 

C’est l’amour sous sa forme physique, le désir et le plaisir des sens ; ce n’est pas encore l’amour à un niveau spécifiquement humain.

Admirée par les Dieux et jalousée par les Déesses, Aphrodite tenait son extraordinaire pouvoir de séduction d’une ceinture magique qui rendait irrésistible celle qui la portait.

Paradoxalement, les mythographes lui attribuèrent comme mari le plus opposé des personnages : Héphaïstos, le forgeron difforme et boiteux, infirmité qui fait de lui l’antithèse de l’amour , le pied étant un symbole phallique.

  

Aphrodite eut une liaison passionnée avec Arès, dieu de la Guerre. Celle-ci se déroula sans encombre jusqu’au jour où elle fut découverte et qu’Héphaïstos les emprisonna tous les deux nus dans un filet magique pour exposer leur honteuse conduite à la vue de tous les Dieux.

Cet épisode a été imaginé par les partisans de la suprématie masculine pour abaisser la Grande Déesse de la Méditerranée en la mettant sous tutelle masculine et en considérant ses orgies solennelles comme des écarts d’adultères…

 

Elle eut de nombreuses liaison et enfants et plus particulièrement du dieu Hermès (Dieu des Messagers), elle eut Hermaphrodite, jeune homme bisexué qui hérita de la beauté de sa mère, mythe symbolisant une transition : le passage du système matriarcal au système patriarcal..  

 

Sur le plan plus élevé du psychisme humain, où l’amour se complète de la liaison de l’âme, dont le symbole est l’épouse de Zeus, Héra, le symbole d’Aphrodite exprimera la perversion sexuelle, car l’acte de fécondation ne peut être cherché qu’en fonction de la prime de jouissance que la nature y attache. Le besoin naturel s’exerce alors perversement.  

Le mythe d’Aphrodite pourrait rester un temps encore l’image d’une perversion, la perversion de la joie de vivre et des forces vitales, non plus parce que la volonté de transmettre la vie serait absente de l’acte d’amour mais parce que l’amour lui même ne serait pas humanisé : il resterait au niveau animal, digne des fauves qui composent le cortège de la déesse.

Au terme d’une telle évolution, Aphrodite pourrait apparaître comme la déesse qui sublime l’amour sauvage, en l’intégrant à une vie vraiment humaine.

Son culte

Ses plus anciens sanctuaires sont à Chypre et à Cythère, deux villes phéniciennes. Mais il semble que son culte vienne de l’Asie, où l’on a toujours honoré une divinité lunaire, principe de fertilité et de fécondation animale.

Ses temples sont peuplés d’esclaves qui se prostituent aux étrangers de passage. Cette fonction était d’abord réservée aux jeunes filles qui donnaient ainsi leur virginité à la déesse, mais peu à peu elle fut réservée à des esclaves attachées au temple, de véritables professionnelles de l’amour.

 

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